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Réconcilier fin du mois et fin du monde

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Je veux combattre un récit qui tend à opposer pouvoir d’achat et transformation écologique. Surtout depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’on entend beaucoup qu’afin d’atténuer les impacts sur le coût de la vie de l’inflation, il faudrait mettre en pause les efforts visant à aller vers une société bas carbone et moins gourmande en ressources, car la priorité serait de protéger le pouvoir d’achat des ménages. 

Mes constats

  • Tant la droite que la gauche font un récit qui tend à opposer pouvoir d’achat et transformation écologique. Afin d’atténuer les impacts sur le coût de la vie de l’inflation, il faudrait mettre en pause les efforts visant à aller vers une société bas carbone et moins gourmande en ressources. Or, cela est faux
  • Ce sont les personnes aux revenus les plus faibles qui sont les premières victimes de la pollution de l’air (400.000 décès prématurés par an dans l’Union européenne), qui sont parfois forcées de demeurer dans des zones inondables (100.000 sinistrés en province de Liège en juillet 2021), qui sont les plus touchées par l’impossibilité de rénover les passoires thermiques, qui voient leur santé dégradée par la « malbouffe », et enfin qui subissent les impacts de l’obsolescence programmée des appareils électroniques. 
  • Ces échecs, notre modèle de croissance s’en nourrit tout en générant toujours plus d’inégalités. 

  • De plus, avec la nouvelle réforme des règles budgétaires de l’UE, les États membres ont décidé de se priver des moyens nécessaires  pour réaliser la transformation écologique et sociale. En se contraignant aveuglément à réduire leur dette sans autre considération, les gouvernements européens s’imposent eux-mêmes des coupes dans leurs services publics. Ils se forcent ainsi à devoir choisir entre investissement dans la transition et dépenses dans la santé ou l’éducation. C’est le grand retour de l’austérité voulu par les conservateurs (dont les Engagés), les libéraux (dont le MR) et une très grande majorité des députés socialistes du Parlement européen, malgré l’opposition des Verts. Au moment où nous devons investir massivement,  l’Union européenne choisit de se couper les ailes et d’en faire payer le prix aux plus démunis.

 

Mes propositions 

Il est possible et essentiel au contraire de voir la transformation écologique comme un levier de réduction de la pauvreté et des inégalités. Je désire mettre en priorité des politiques qui satisfont ces deux objectifs. 

  • Investir dans les énergies renouvelables pour rendre une énergie propre plus abordable grâce aux économies d’échelle réalisées. Renforcer l’offre de transports en commun pour favoriser une mobilité abordable pour tous et toutes. Accélérer l’isolation des bâtiments pour réduire la facture énergétique. Favoriser l’agroécologie et la relocalisation pour démocratiser l’accès à une alimentation de qualité, respectueuse de la nature et de la santé humaine, y compris celle des agriculteurs et agricultrices. Et ce faisant, soutenir des gisements d’emplois importants. 

  • Introduire un veto social : renoncer à une mesure si son impact sur la pauvreté et les inégalités est négatif. Cela doit s’appliquer à toute  proposition législative européenne. Ainsi, on s’abstient d’adopter des mesures néfastes plutôt que de les « compenser » par des mesures « correctrices » qui se révèlent inefficaces. Bien entendu, cette approche préventive visant à refuser toute casse sociale supplémentaire doit être complétée par des propositions visant à améliorer l’accès aux services publics, aux aides sociales, à logement décent et à un emploi de qualité.

  • Soutenir les secteurs de la santé et de l’enseignement, notamment en revalorisant les salaires dans les métiers « essentiels » (principalement féminins) de ces secteurs. De même, des politiques sociales qui protègent mieux contre le risque de déclassement ou d’exclusion sociale sont nécessaires, afin de briser les cercles vicieux qui perpétuent la pauvreté dès la petite enfance.

Renforcer le Pacte vert et défendre une alimentation durable

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Je veux renforcer le poids du groupe des Verts au parlement européen afin que le projet du « pacte  vert » annoncé en juillet 2019 soit non pas abandonné mais renforcé. Si des forces politiques hostiles l’emportent, le pacte vert pourrait ne jamais être réalisé; nous pensons au contraire qu'il devrait être approfondi.  

Mes constats : 

  • Nombreux sont ceux à droite et au centre qui appellent à mettre sur « pause » le Pacte vert européen ou sabordent ses avancées, pourtant cruciales pour notre avenir. Du rejet du règlement sur l’usage durable des pesticides, à l’affaiblissement de la législation sur les emballages, en passant par l’autorisation du glyphosate pour dix années supplémentaires. Sous la pression de la droite, qui cherche à tirer profit de la crise du pouvoir d’achat pour faire avancer son agenda anti-régulation environnementale, la Commission cumule les renoncements et les promesses non tenues, le plus souvent au seul profit des grands acteurs industriels.

    Cela au moment-même où la destruction de tout ce sur quoi repose notre prospérité s’accélère, et où les États apparaissent incapables de protéger leurs citoyens face aux premiers chocs des dérèglements planétaires. Il nous faut donc au contraire d’abord défendre les réalisations du Pacte vert puis les amplifier. 
  • J’ai pu contribuer à la conception de la stratégie de l’UE pour une alimentation durable, « De la ferme à la table ». Elle devait aligner la politique agricole commune (PAC), qui représente un tiers du budget européen et sert de cadre à toutes les pratiques agricoles, sur les objectifs du Pacte vert. Cette stratégie n’a pourtant jamais été mise en œuvre, ouvrant ainsi un angle mort inacceptable dans la transition écologique. Pire encore, les quelques normes environnementales applicables à l’agro-alimentaire ont été revues à la baisse suite aux manifestations d’agriculteurs, dont le momentum politique a été largement détourné par les acteurs agroindustriels. C’est une trahison à la fois des petites exploitations agricoles et des consommateurs. Les agriculteurs ne souffrent pas d’un trop plein de normes environnementales mais d’un trop peu de revenus.

    Je souhaite donc que le projet du Pacte vert soit non pas abandonné, mais approfondi et transformé. En particulier, je compte mettre à profit ma connaissance des enjeux et de tous les acteurs afin de faire de l’alimentation durable l’un de mes  mon principal combats prioritaires.

 

Ma proposition : 

 

  • Réaliser les promesses de la stratégie « De la ferme à la table » pour mieux protéger la santé des Européens et la sécurité économique de nos exploitants agricoles à taille humaine. Cela implique une action déterminée pour récompenser les pratiques agricoles vertueuses et démocratiser l’accès à leurs produits, pour mieux répartir les profits au long des chaînes de valeur, et pour rendre plus durable notre production alimentaire jusqu’à la vente au consommateur. Cela doit aller de pair avec une refonte du système de distribution des aides de la PAC et de la fixation des prix que subissent les agriculteurs.

Passer du libre au juste échange

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Mon troisième objectif est de s’assurer que les transformations au sein de l’Union européenne, au service de la transition écologique et sociale, se traduisent aussi dans sa politique commerciale.  

Mes constats

  • L’Union européenne accepte que des accords de libre-échange exposent les agriculteurs et agricultrices ainsi que les PME européennes à une concurrence déloyale venant de pays moins exigeants sur les normes environnementales ou sur le niveau des salaires, avec des conséquences qui annulent parfois complètement les avancées faites au sein de l’Union. 

  • Pour ne prendre qu’un seul exemple : le CETA -accord commercial entre l’UE et le Canada- a boosté les échanges dans des secteurs qu’il faudrait au contraire limiter si l’on souhaite prospérer dans les limites planétaires, tels que les combustibles fossiles, les engrais, les plastiques, ou les produits chimiques.

  • Ceci alors même que l’UE représente 14% du commerce mondial et dispose donc d’un levier important.

  • L’Union européenne a libéralisé le commerce des denrées alimentaires de base, ce qui lui bénéficie car elle exporte plus que ce qu’elle n’importe. Mais ces bénéfices sont très largement captés par les industries en amont et en aval des paysans. Après avoir ravagé la paysannerie du Sud, ce libre échange dévore à présent les revenus de nos PME agricoles. Il ne s’agit par ailleurs plus d’importer ce qu’on a pas chez soi: ce commerce est devenu une fin en soi, faisant passer des centaines de milliers de tonnes de produits agricoles d’un continent à l’autre - là où il nous faut au contraire réduire les distances du producteur au consommateur. 



Mes propositions

  • Renforcer les exigences qui figurent dans les accords commerciaux concernant les droits des travailleuses et travailleurs et l’environnement. Ce n’est pas du protectionnisme, mais au contraire une façon de contribuer à une mondialisation qui amène un « mieux-disant » social et environnemental. C’est aussi soutenir les luttes des mouvements sociaux du sud. Le principal risque ? Diminuer les marges des grandes entreprises qui dominent les chaînes mondiales d’approvisionnement.

  • Faire sortir l’agriculture des accords de libre-échange. C’est incontournable pour rétablir des revenus justes pour nos agriculteurs et ceux des pays tiers, et pour mettre fin à une concurrence déloyale. C’est aussi indispensable pour arrêter de “marcher sur la tête” en important d’autres continents ce que l’on produit en suffisance et de meilleure qualité en Europe.

J'ai besoin de votre aide pour mener ce combat, et chaque soutien compte.  Si vous souhaitez donner un coup de main ou tout simplement être tenus au courant de la campagne,

rejoignez-moi !

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